I ) LA PREHISTOIRE : LA MARQUE D'UNE RICHE CIVILISATION
MEGALITHIQUE.
A ) LE PALEOLITHIQUE : - 700.000 à - 10.000 avant J .C.
• Des outils frustes en grès ou en quartzite.
Exemple : Carrière de Saint-Malo de Phily (35).
B ) LE MESOLITHIQUE : - 10.000 à - 5.000 avant J.C.
• Découvertes de fosses contenant des squelettes
et des restes d'animaux. Exemples : à Teviec et Hoëdic (35)
; à la Torche près de Penmarc'h (29).
C ) LE NEOLITHIQUE : - 5.000 à - 2.000 avant J.C.
• Les dolmens, plus anciens de 2.000 ans que les pyramides d'Egypte : Barnenez (22) daté à 4.600 avant J.C., Kercado à Carnac (56).
• De multiples menhirs et cairns. Exemple : le
Cairn de Barnenez (22) montre l'importance du peuplement en Bretagne.
D ) L'AGE DU BRONZE : - 2.000 à - 800 avant J.C.
• Utilisation des métaux : armes, bijoux, outils. Grandes tombes de granite. Tumulus.
• Les haches armoricaines en bronze servaient
de monnaies.
II - LA PROTOHISTOIRE ET L'ANTIQUITE ( DE -800
A 476 APRES J.-C.) : DE L'ARMORIQUE CELTE A LA BRETAGNE.
A ) L' ARMORIQUE CELTE ET GALLO-ROMAINE.
• Arrivée des Celtes indo-européens porteurs d'armes et d'outils de fer à partir du VIIIe siècle avant J-C.
• - 58 à - 51 : conquête de la Gaule par César.
• Destruction de la force vénète par les romains (en 56 avant J.C.) (région de Vannes), la plus puissante des cinq cités armoricaines.
• Développement d'une civilisation gallo romaine brillante avec le maintien partiel de la langue celtique.
• Développement des routes, des ports, du commerce et des villes dans le cadre de l'Empire romain.
• 283 - 285 : révoltes paysannes contre Rome en Armorique : les "Bagaudes".
• 410 : soulèvement des Armoricains et
période d'anarchie.
B ) EN (GRANDE)- BRETAGNE.
• En 43 après J.-C. : succès de la conquête romaine sous l'empereur Claude dont les Légions arrivent jusqu'en Ecosse mais ne peuvent s'y maintenir.
• 367 : désastre militaire romain.
• 410 : l'empereur romain Honorius par un Rescrit (décret) abandonne l'île de Bretagne et les Bretons deviennent indépendants. La langue bretonne est parlée dans toute l'île. Les Bretons se convertissent au christianisme.
• 450 : Dans le cadre des invasions barbares, attaque de la Grande-Bretagne par des Celtes païens (Scots et Irlandais) et des Germains (Angles, Saxons, Jutes). Résistance des Bretons. De nombreux Bretons émigrent en Armorique qui abandonne ce nom et devient la (petite) Bretagne (Breizh).
III - LE HAUT MOYEN-AGE (DE 476 A L'AN 1 000)
: INSTALLATION ET RESISTANCE DES BRETONS EN ARMORIQUE.
A ) L' INSTALLATION EN BRETAGNE.
• Deux vagues de migrations bretonnes aux IVème et Vème siècles puis VIème et VIIème siècles, sans problème de cohabitation avec la population locale, des clans s'organisent. Dès 558, les Francs s'opposent à la présence bretonne sur le continent.
• 578 : Waroc'h, chef breton, prend Vannes aux Francs, puis le pays nantais (587). La frontière est sur la Vilaine et la Rance.
• Les Bretons organisent le territoire : ils mettent
en place un réseau de paroisses : les "plous" ou Plé ou Plu
(ex. : Ploudaniel, la paroisse de Daniel). De nombreux monastères
se créent : les " lan " comme Lannion, Landivisiau. De petits royaumes
rivaux se développent dans la péninsule : Cornouaille, Dommonée,
Bro Waroch.
B ) LES BRETONS CONTRE L'EMPIRE CAROLINGIEN (753 A 874).
• Nominoë, d'abord Comte franc (fonctionnaire
de l'Empire carolingien) devient prince de Bretagne après avoir
vaincu les Francs à Ballon (845). Erispoë son fils, roi de
Bretagne, écrase les Francs à la bataille de Jengland (851).
De même le Roi Salomon à nouveau vainqueur, impose aux Francs
l'existence d'un royaume de Bretagne par le traité d'Entrammes (863).
C ) LES BRETONS FACE AUX VIKINGS (874-936).
• La mort de Salomon entraîne une guerre civile entre Bretons ; et les pirates scandinaves, les Vikings, s'emparent de territoires bretons. Vaincus à Questembert par le chef breton Alain le grand, ils reviennent en force en 920. L'invasion entraîne la fuite des seigneurs et des prêtres. S'organise alors une résistance populaire paysanne.
• 936 : Alain Barbetorte (en breton : Alan Al Louarn) réorganise la défense et les envahisseurs sont vaincus successivement près de Dol, à Plourivo et à Nantes. La 4ème victoire bretonne à Trans, libère totalement la péninsule.
• Alain Barbetorte choisit le titre de Duc (Royal)
et Nantes pour capitale. Le Duché de Bretagne dispose d'une très
large souveraineté dans le cadre de l'organisation féodale
qui commence à régir toute la chrétienté.
IV - LE MOYEN-AGE (1000 à 1532) : LUTTES
D'INFLUENCES ET DEVELOPPEMENT D'UN ETAT BRETON.
Les Ducs alliés aux rois de France et quelque
fois aux rois d'Angleterre tendent à dominer leurs propres seigneurs
(vassaux) et éviter la guerre à l'extérieur.
A ) TROIS DYNASTIES SUCCESSIVES REGNENT SUR LA BRETAGNE DE 936 A 1341.
• Les Ducs bretons (936 à 1158) : Conan Ier, Geoffroy, Alain III, Conan II, Huel et Conan III. Les Comtes d'Anjou, du Poitou ou les Ducs de Normandie cherchent à contrôler les Ducs de Bretagne sans succès.
• Les Ducs Plantagenêt (Angevins) de 1156 à 1203 : Geoffroy, fils du roi d'Angleterre, gouverne la Bretagne en 1175. Arthur, fils de Geoffroy, est, lui, soutenu par le roi de France et tué en 1203 par le roi d'Angleterre.
• Les Ducs Capétiens : (1213 à 1381)
: Pierre de Dreux, soutenu par Philippe-Auguste, devient Duc de Bretagne
mais s'emploie à agrandir le Duché et paradoxalement à
résister aux rois de France. La mort de Jean III sans héritier
en 1341 provoque des troubles.
A ) LA GUERRE DE SUCCESSION DE BRETAGNE (1341 A 1381).
• C'est une querelle pour le trône de Bretagne
entre Jeanne de Penthièvre épouse de Charles de Blois, soutenue
par les Français et Jean de Montfort soutenu par le Roi d'Angleterre.
Jean de Montfort est vainqueur après de nombreuses péripéties.
Les Montforts font de la Bretagne un véritable Etat fort, riche
et respecté dans toute l'Europe.
C ) L'ETAT BRETON (1381-1532).
• Les ducs Jean IV (1364 - 1399) , Jean V (1399 - 1442), Pierre II (1457 - 1458), François Ier (1442 - 1450), Arthur III (1450 - 1457), François II (1458 - 1488), Anne de Bretagne (1488 - 1514) vont tenter de créer un Etat fort qui puisse résister autant à l'attraction française qu'aux Anglais.
• Ils construisent un Etat et une administration
remarquables tandis que l'économie, tournée vers la mer,
connaît une expansion continue. Les sommes fantastiques ainsi gagnées
se transforment en cathédrales, chapelles, calvaires, châteaux,
manoir et ville magnifiques qui donnent à la Bretagne en 2001 l'un
des plus beaux patrimoines architecturaux d'Europe.
D ) LA FIN DE L'INDEPENDANCE BRETONNE (1532).
• La Bretagne s'oppose aux ambitions du Roi Louis XI et sa fille Anne de Beaujeu, alors qu' une partie de la Haute Noblesse bretonne sort déjà dans l'armée du Roi et se veut française au XVème siècle.
• 1488 : le 28 juillet, l'armée bretonne est écrasée par l'armée royale à Saint Aubin du Cormier et le Duc de Bretagne, François II, doit signer le désastreux traité du Verger (août 1488). Il meurt peu après et laisse le Duché à sa fille Anne âgée de 12 ans.
• Anne de Bretagne (1488-1514), Duchesse de Bretagne puis Reine de France, connût trois mariages successifs, déterminants pour la Bretagne :
1. Le 19 décembre 1490, elle épouse l'Autrichien Maximilien (par procuration) pour obtenir le soutien militaire de l'Empire d'Autriche. Le mariage est annulé par le Pape.
2. Le 6 décembre 1491, elle est contrainte à épouser le Roi Charles VIII. La Bretagne est annexée au Royaume. Le roi meurt en 1498.
3. Le 7 janvier 1499, elle épouse le Roi Louis XII (successeur de Charles VIII) à Nantes. Un traité équitable est signé entre les deux pays. Mais, ce mariage ne signifie qu' une union temporaire.
• Le 13 août 1532, François Ier publia l'Edit d'union des deux pays à Nantes après de longues négociations. En septembre 1532 est publié au Château de Plessis-Macé un contrat bilatéral entre Bretons et Français. Les Bretons conservent une très large autonomie dans le Royaume : aucun impôt sans accord des Etats, pas de service armé hors de Bretagne, justice selon la coutume de Bretagne...
V - LA PROVINCE BRETAGNE (1532-1789) : DE MULTIPLES CONTESTATIONS CONTRE LA MONARCHIE.
• La Bretagne garde la prospérité
économique qui fût la sienne sous les Montforts jusqu'aux
2/3 du XVIIème siècle (riche production agricole et textile,
ardoises, sel...). Une forte crise économique suit et les ambitions
de Colbert et de Louis XIV mettent en place les premiers éléments
de la centralisation. La Bretagne connaît néanmoins un essor
démographique, culturel et commercial du XVIème au XVIIIème
siècle. De 1675 jusqu'à la révolution que se développe
une résistance au pouvoir royal souvent pour des causes fiscales.
A ) LA REVOLTE BRETONNE DU PAPIER TIMBRE ET DES "BONNETS ROUGES" (1675).
• D'abord à Rennes avec la " révolte
du Papier Timbré" puis dans toute la Province se développe
une révolte contre les lourds impôts royaux et l'arrogance
des Nobles. Cette révolte est menée par Sébastien
Ar Balp dans le pays de Carhaix ; celui-ci sut organiser une armée
bretonne de 6.000 hommes portant les fameux bonnets. Mais 30.000 autres
volontaires bretons le suivent sans avoir d'armes. La revendication, des
paysans tout autant sociale que politique (La Liberté Armorique),
est exprimée par huit textes ou Codes paysans. La répression
du Duc de Chaulnes est terrifiante.
B ) LA REVOLTE DE PONT CALLEC (1718).
• Soutenus par l'Espagne, accablés d'impôts, certains jeunes nobles bretons organisent un complot à un moment où une grande agitation sociale secouait la Bretagne. Les chefs du complot : Pontcallec du Couédic, Montlouis et Du Talhouët, dénoncés sont jugés sans avocat et décapités à Nantes.
• La chanson "Gwerz Pontkaleg" parvenue jusqu'à
nos jours rappelle cette affaire. Chanson reprise par Alan Stivell et Gilles
Servat.
C ) L'OPPOSITION PARLEMENTAIRE BRETONNE A LA MONARCHIE ABSOLUE.
• Le Parlement (cour de justice) et les Etats de Bretagne (assemblée réunissant Nobles, Clergé et Tiers-état) vont mener dès 1720 une lutte juridique contre le pouvoir royal. En 1734, le Roi autorise alors la création d'une Commission Intermédiaire dont les pouvoirs vont s'accroître jusqu'à contrôler la levée des impôts. Elle va bientôt administrer la Bretagne. Progressivement les Bretons récupèrent de larges pans de leur autonomie provinciale.
• L'un des épisodes les plus marquants de cette lutte est " l'Affaire de Bretagne " qui oppose Caradeuc de la Chalotais, procureur du Roi au Parlement de Bretagne, au gouverneur d'Aiguillon, nommé par le Roi, qui est amené à se retirer (1760-1764). Louis XVI en 1774 rétablit les pouvoirs du Parlement de Bretagne. Mais la maîtrise des Nobles sur les levées d'impôts les favorise de trop et explique l'opposition de la Bourgeoisie bretonne à leurs privilèges au moment où se prépare la Révolution.
VI - LA BRETAGNE SOUS LA REVOLUTION ET L'EMPIRE
(1789-1815) : UN RÔLE ORIGINAL POUR LA BRETAGNE ?
A ) LES BRETONS, PRECURSEURS DE LA REVOLUTION.
• L'opposition entre Nobles et Bourgeois bretons à Rennes déclenche une manifestation très dure (plusieurs morts) entre les deux groupes dès le 27 janvier 1789, c'est la " journée des Bricoles " qui lance très tôt les Bretons dans la Révolution.
• Les députés bretons à l'Assemblée
nationale à Versailles (sans les députés nobles qui
se récusèrent) jouent un rôle important jusqu'à
la fin de l'année 1789. Le Maire de Rennes Le Chapelier est à
l'origine des réformes de la Nuit du 4 août où sont
supprimés les privilèges sociaux mais aussi les droits provinciaux
qui leur sont assimilés. La Bretagne découpée en 5
départements perd peu à peu son identité.
B) LES DEUX REVOLTES BRETONNES DE LA REVOLUTION (1790 - 1795).
• La révolte des fédéralistes
bretons :
Les députés de l'Assemblée
constituante ont tenté d'organiser la France en une fédération
de départements autogérés par leurs assemblées
dirigeantes (Fête de la Fédération le 14 juillet 1790).
Mais les Montagnards jacobins et centralisateurs imposent leur dictature
et la guerre à l'Europe. Les fédéralistes sont exécutés.
• La Chouannerie :
Elle est organisée en 1790 par le Marquis
de la Rouerie, noble de Haute Bretagne (il avait combattu avec La Fayette
en Amérique), sous le nom d'Association Bretonne. C'est en 1793
que se déclenche l'insurrection chouanne dont les détonateurs
furent les persécutions religieuses et la mobilisation des jeunes.
Cette insurrection touche surtout la Haute Bretagne et déborde en
Normandie en Anjou et en Vendée.
Des chefs chouans comme Cadoudal, Guillemot organisent des troupes paysannes qui pratiquent la guerre de guérilla encore exacerbée par les exécutions décidées par les Montagnards. Le traité de la Jannaie (près de Nantes) le 17 février 1795 et celui de la Mabilais (près de Rennes) le 20 avril 1795 calment le conflit mais l'insécurité demeure en Bretagne sous l'Empire jusqu'en 1815. L'Empire en profitera pour imposer une centralisation renforcée : préfets, maires, enseignants, évêques "nommés" laminent l'identité bretonne, tandis que le blocus continental et les guerres pénalisent son économie.
VII - LA BRETAGNE AU XIXème SIECLE (1815-1914).
• Ce siècle est l'un des plus sombres de
l'Histoire de Bretagne, tableau toutefois corrigé par une forte
croissance démographique. Ceci est d'autant plus remarquable que
la Bretagne avait perdu 100 000 habitants de 1770 à 1789.
A ) LA FAIBLESSE DE L'INDUSTRIE.
• La Bretagne est un pays surpeuplé où les importants défrichements ne suppriment ni la faim ni la misère. L'émigration s'accroît avec l'arrivée du chemin de fer, près de 500.000 bretons ont émigré de 1871 à 1911. Au recensement de 1911, la Bretagne compte 3.271.000 habitants dont environ 1.200.000 personnes de langue bretonne.
• Les villes bretonnes par contre connaissent
un réel développement. Seul le secteur Nantes-Saint Nazaire
est réellement industrialisé tandis que l'industrie de la
conserve développe les ports bretons de la côte sud (pêche
à la sardine).
B ) LA PREMIERE RENAISSANCE CULTURELLE BRETONNE.
• 1839 : la publication du " Barzaz-Breiz " par Hersart de la Villemarqué lance une première renaissance culturelle marquée par de nombreuses créations. Recueils de chants, poésies et danses, contes du breton par La Villemarqué, Luzel, Lédan, Penguern.
• 1805 : Création de la première Académie celtique.
• 1847 : édition du dictionnaire français-breton de Le Gonidec entraîne une longue série de travaux philologiques et lexico-graphiques pour faire de la langue bretonne une langue écrite, adaptée au monde moderne et urbain : rôle important d' Emile Ernault, François Vallée, Troude, Dottin, Loth tandis que le " gallo " connaît aussi un renouveau grâce à H. Coulabin.
• De 1896 à 1899, l'historien breton Arthur de la Borderie publie les trois premiers volumes de son " Histoire de Bretagne " qui sera poursuivie par M. Pocquet. La peinture et la musique bretonne se développent aussi largement.
• Face à ce renouveau, l'Etat mène une politique d'étouffement de la langue bretonne. Dès 1845, la consigne prefectorale est imposée aux instituteurs : " surtout rappelez-vous, Messieurs, que vous n'êtes établis que pour tuer la langue bretonne ".
• Des écrivains défendent la culture bretonne comme Anatole Le Braz (1859-1929), Charles Le Goffic (1863-1930), Brizeux, Frédéric Le Guyader. Ils écrivent dans les deux langues.
• Un nouvel élan religieux se développe en Bretagne : essor des congrégations, pèlerinages, construction d'églises, multiplication des "missions", accroissement considérable du clergé breton qui envoie de nombreux prêtres Outre-mer.
• La prise de conscience des difficultés de la Bretagne est encore amplifiée par la guerre de 1870 qui voit de très nombreux bretons mourir au camp de Conlie près du Mans. Il se développe alors des organisations et des journaux régionalistes :
1898 : Naissance de l'Union Régionaliste Bretonne.
1905 : Le Bleun-Brug, association bretonne catholique, crée par l'Abbé Perrot.
1911 : Le Parti Nationaliste Breton de Camille Le Mercier d'Erm.
1913 : La revue " Brug " du socialiste breton Emile Masson.
• Tout cela est balayé par la première Guerre Mondiale où près de 170.000 bretons de 18 à 35 ans vont laisser leur vie.
VIII - LA BRETAGNE AU XXème SIECLE (1915 - 2000).
A ) ENTRE LES DEUX GUERRES (1918 - 1940).
• La Bretagne connaît les répercussions de la crise économique mondiale de 1930 qui désorganise son peu de production industrielle déjà fragile : le chômage s'accroît ainsi que la misère. Les socialistes et les communistes connaissent des succès électoraux importants.
• Le deuxième mouvement breton marqué
par la création du journal " Breiz Atao " se radicalise. Il invente
un drapeau breton en 1923 le " gwen ha du ". Un Parti Autonomiste breton
crée en 1927 se disloque dès 1930, entre une gauche démocratique
et fédéraliste et un Parti National Breton marqué
à droite. Des attentats sont perpétrés par une organisation
secrète "gwen ha du" notamment le 7 août 1932 avec la destruction
du monument de l'Union à Rennes sur la place de la Mairie.
B ) DE 1940 A 1945 : LES DECHIRURES DE LA GUERRE.
• Beaucoup de Bretons sont des Résistants
de la première heure. Certains rejoignent le Général
De Gaulle en Angleterre pour continuer à se battre (cas des Sénans).
Le PNB dirigé par les frères Delaporte tente une politique
de non-engagement entre les Allemands et Pétain. Celle-ci échoue
du fait de la formation de la Bezenn Perrot unité de 55 bretons
intégrée à l'Armée allemande et qui commettent
de nombreux crimes. En 1945, les Bretons ne pensent qu'à reconstruire
leurs villes presque toutes détruites par l'aviation alliée.
La misère est grande et beaucoup prennent le chemin de l'émigration
à Paris ou en Amérique du Nord.
C ) DE 1945 A L'AN 2000 : LE RENOUVEAU ECONOMIQUE ET IDENTITAIRE.
• Après les crises économiques et sociales des années 60 marquées par des manifestations paysannes très dures (Gourvennec), la Bretagne connaît un remarquable développement économique, culturel, scolaire et social. L'agriculture et les industries agro-alimentaires bretonnes deviennent les premières de France dans les années 70, parallèlement à l'éclosion d'une troisième renaissance culturelle.
• 1951 : Le CELIB (Centre d'études et de Liaisons des Intérêts Bretons) dirigé par René Pleven et Joseph Martray lutte contre la centralisation économique avec succès.
• L'Eglise joue un rôle dynamique par ses organisations sociales : JAC, JOC…
• Création sur le plan culturel breton de Kendalc'h, Bodadeg Ar Sonerien, Ar Falz, le Bleun Brug. Vote des premières lois en faveur des langues régionales, mais sans conséquences notables car la langue bretonne continue de reculer.
• 1957 : Création du mouvement autonomiste M.O.B. (Mouvement d'Organisation de la Bretagne).
• 1964 : Création du parti fédéraliste breton de gauche l'U.D.B. (Union Démocratique Bretonne).
• 1965 : Création du F.L.B. (Front de Libération de la Bretagne).
• 1970 : Début du plan routier breton qui désenclave la Bretagne progressivement.
• 1977 : Création de la Charte Culturelle Bretonne et dans les années suivantes mise en place de l'Institut Culturel de Bretagne, du Conseil Culturel de Bretagne de l'Atelier technique Régional au service de la culture bretonne.
Création des écoles Diwan pour l'enseignement du Breton.
• 1978 : Naufrage de l'Amoco Cadiz (de multiples marées noires suivront...).
• 1982-83 : Lois sur la décentralisation. Election du Conseil régional de Bretagne au suffrage universel.
• 1998 : La Bretagne produit 4,1% des richesses françaises ; elle n'est qu'au 16ème rang des régions pour le PIB par habitant ; une nouvelle dynamique dans l'économie bretonne est nécessaire.
• 2000 : Création de l'office de la langue bretonne à Carhaix (Ofis ar Brezhoneg).
Création d'une chaîne de télévision régionale : TV Breizh.
• 2001 Création de la Maison de l'Histoire de Bretagne (Ti an Istor) à Vannes.