Mont Saint-Michel
 
 


 
 
Mont-Saint-Michel

L'histoire du Mont Saint-Michel remonte à près de 1 300 ans.

Un haut lieu de pèlerinage

En l'an 708, un sanctuaire dédié à l'archange est construit sur le "Mont Tombe", comme on le nommait jadis. Une douzaine de chanoines habitent alors la crypte de granit, et vouent leur quotidien au culte de Saint-Michel, et sous l'inspiration de Saint-Aubert, l'évêque d'Avranches.
En l'an 966, les Bénédictins occupent à leur tour le Mont et se consacrent entre autres à l'étude de manuscrits. Parallèlement, le Mont s'étend grâce au financement des seigneurs des alentours, et dans le but de pouvoir accueillir les milliers de pèlerins qui viennent se recueillir devant le crâne et le bras de Saint-Aubert, sensés guérir les infirmes.
En 1103, les parties hautes de la nef abbatiales s'écroulent.
Le monastère d'origine quant à lui est ravagé par un incendie en 1203 et remplacé par l'actuelle Merveille.

Les guerres

Le Mont Saint Michel a connu quelques troubles. En 1423, les Anglais prennent l'îlot Tomblaine, et finissent par assiégé le Mont-Saint-Michel, situé à proximité.
Durant la guerre de cent ans, le Mont-Saint-Michel reste la seule place forte de Normandie à échapper aux Anglais.
Pendant la Révolution Française, le Mont Saint Michel est transformé en prison d'état. Il faudra attendre 1874 pour qu'il soit finalement classé monument historique.

Plus de 1 200 années séparent la construction sur le "Mont Tombe" d’une première crypte, faite de blocs de granit brut superposés, de la mise en place en 1987 d’une nouvelle statue de l’archange Saint-Michel, à 170 m au dessus des grèves. L’histoire du Mont est une succession de périodes de rayonnement intellectuel, de crises internes, de guerres… et d’effondrements-reconstructions des bâtiments de l’abbaye. 

     La construction d’un sanctuaire dédié à l’archange, sur le site du futur Mont-Saint-Michel, remonte à l’an 708 à une époque où le culte de Saint-Michel commence à se propager en Europe. Sous l’inspiration de Saint-Aubert, l’évêque d’Avranches, douze chanoines s’installent alors dans la crypte : psaumes, dévotions collectives et mortifications occupent leur quotidien. Un monde de légendes, transformées par la suite en chroniques par les moines, est né. 
     Les Bénédictins remplacent les premiers religieux en 966. Le domaine du monastère s’étend, grâce à l’apport financier des grands seigneurs de Normandie, de Bretagne, d’Italie et de Grande-Bretagne. Lorsqu’ils ne prient pas, en dehors des cérémonies et des chants, les religieux du Mont copient, étudient et enluminent des manuscrits. Tous les types d’ouvrages les intéressent : littérature, histoire, science - dont les fameux traités d’Aristote.

      L’architecture grandiose a pour fonction de plaire à Dieu, aux moines…et aux pèlerins. Car, dès les origines, les pèlerinages prennent de l’ampleur. Les pèlerins contribuent par leurs offrandes à la prospérité du monastère… et ils sont nombreux ! En 1368, l’hôpital Saint-Jacques à Paris accueille 15 570 pèlerins se rendant au Mont. Jusqu’au dix-huitième siècle le Mont-Saint-Michel fait en effet partie d’une chaîne des pèlerinages majeurs comprenant également Rome, Jérusalem et Compostelle. 

     Le crâne et le bras de Saint-Aubert

     Les miracles et les reliques attirent les pèlerins, parmi lesquels on trouve des infirmes espérant une guérison. Les pouvoirs miraculeux du crâne et du bras de Saint-Aubert s’étendent sur tous ceux qui assistent aux processions. Mais en guise de miracles, ce sont parfois des accidents qui se produisent au Mont : en 1318, treize pèlerins meurent étouffés ou piétinés par la foule, 18 se noient, et 12 s’enfoncent dans les sables mouvants. A cette époque, le passage à pied s’effectue depuis la côte sud, ou depuis l’est, à 5 km : la marée, conjuguée au brouillard, peut devenir mortelle.

     Depuis les origines, une série de catastrophes émaille la vie de l’abbaye : un incendie se déclare en 922, et les parties hautes de la nef de l’église abbatiale s’écroulent en 1103. Le monastère est ravagé en 1203 par le feu : sa reconstruction donnera naissance à la Merveille. Et l’abbaye, ce haut-lieu de pèlerinage et de culture, connaît également des périodes de crises morales, dont celle du treizième siècle : les soucis matériels occupent toute l’activité de l’abbé. Les moines vivent alors en petits groupes, et prennent leurs repas dans les tavernes de la ville ! Mais à partir de 1215, la vie des moines redevient ascétique. 

     Le Mont assiégé

     L’abbaye n’échappe pas non plus aux turbulences des siècles qu’elle traverse. L’îlot Tombelaine, à proximité immédiate du Mont, est pris en 1423 par les Anglais, et le Couesnon devient une défense naturelle pour la garnison anglaise. Le Mont est assiégé. En 1434, tandis qu’un incendie se déclare dans la ville, les Anglais tentent d’en profiter… sans succès. Durant la guerre de cent ans, le Mont-Saint-Michel reste la seule place forte de Normandie à échapper aux Anglais.

     Les Bénédictins sont chassés du "Mont libre" pendant la Révolution française. Les vitraux romans sont retirés du Mont, devenu prison d’Etat où les prisonniers tressent des chapeaux de paille. Le Mont-Saint-Michel est classé monument historique en 1874. Ce lieu de pèlerinage ancestral est prêt pour accueillir de nouvelles vagues de voyageurs : les touristes. Enfin, une nouvelle communauté de moines bénédictins vient y redonner une dimension spirituelle, après le millénaire monastique de 1965-1966.
 

Chef d’œuvre architectural du Moyen Age, la Merveille a été construite, face au large, entre 1212 et 1228. En savoir plus  
 
La Merveille

     La Merveille est le cœur de l’abbaye. Dans la partie gauche, en haut, se situe le réfectoire, aux qualités acoustiques excellentes, où le lecteur lisait les textes sacrés. La charpente est en bois pour ne pas affaiblir l’édifice. La salle des hôtes, salle princière, se situe dessous : les pèlerins de rang élevé y étaient accueillis. C’est l’un des plus beaux volumes de l’abbaye, autrefois décoré de peintures, de vitraux colorés et de carrelages émaillés aux armes de France et de Castille. Au rez-de-chaussée se trouve l’aumônerie, avec à sa droite le cellier, salle fraîche où étaient entreposées les provisions.

     Dans la partie droite, à l’étage intermédiaire, le scriptorium était l’atelier monastique où les moines dessinaient, écrivaient et peignaient. Cette bibliothèque, baignée dans la lumière diffusée par de grandes verrières, attirait les érudits et les copistes venant chercher des modèles. Au dessus du scriptorium, le cloître (en savoir plus), suspendu à 77 m au dessus des eaux, et construit en matériaux légers, était – et est toujours – un lieu de méditation.

 

L'histoire du Mont
Le Cloître

     Le cloître était à l’origine un véritable jardin, vraisemblablement supprimé à cause de problèmes d’infiltration. Il l’est redevenu en 1965, grâce aux méthodes modernes d’isolation. C’est le lieu de la promenade et du recueillement, toujours qualifié d’"extraordinaire" par les moines d’aujourd’hui. C’est le lieu de la liberté personnelle. Œuvre parfaite, l’écartement des colonnettes est réglé sur le rythme d’une marche lente et méditative.
 

L'évolution de la construction:

8ème siècle : Grotte de Saint Aubert. Il ne reste qu'un pan de mur visible dans Notre Dame Sous Terre.

10ème siècle : Eglise carolingienne Notre Dame Sous Terre.

11ème siècle : L'Eglise Abbatiale - Les chapelles Saint Martin et Notre Dame des Trente Cierges.

12ème siècle : L'Aquilon, le promenoir des moines et le dortoir qui composent un seul bâtiment.

13ème siècle : La Merveille - La tour du Nord - La salle des gardes - Les logis abbatiaux.

14ème siècle : Le grand Degré Extérieur - Le Châtelet - Une partie du mur d'enceinte.

15ème siècle : Le Choeur de l'Abbatiale - La chapelle des Gros-Piliers.

16ème siècle : Les portes de l'Avancée et du Boulevard - La tour Gabriel - La citerne de l'Aumônerie - Fin des travaux du Choeur de l'Abbatiale.

17ème - 18ème siècles : Façade de l'Abbatiale - Tour Basse.

19ème siècle : Clocher et flèche de l'Abbatiale - Construction de la digue route.

20ème siècle : Reconstruction à l'identique de maisons dans la ville.

21ème siècle : Suppression de la digue route pour le rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel.